
Joanna Slater of the Globe and Mail accepts the award for Journalist of the Year during the National Newspaper Awards in Edmonton on Friday May 27, 2016. THE CANADIAN PRESS/Jason Franson
Deux jours avant que les journaux du monde entier ne publient la photo bouleversante du petit Alan Kurdi gisant inerte sur la plage, la journaliste du Globe and Mail Joanna Slater est arrivée à Budapest pour couvrir en profondeur la crise des réfugiés. Suivant son instinct, elle s’est retrouvée au bon endroit exactement au bon moment.
Mais c’est ce qu’elle a accompli par la suite qui lui a valu d’être choisie Journaliste de l’année 2015. Elle a réalisé durant plusieurs mois des reportages exceptionnels grâce auxquels les Canadiens ont pu voir de près le décuplement des camps de réfugiés européens ainsi que l’intimité des foyers d’accueil, contribuant ainsi à mieux nous sensibiliser aux tensions divisant l’Europe.
Elle a voyagé en train, en autobus et à pied pour nous raconter l’histoire touchante de trois frères syriens et celle de l’amitié entre un retraité allemand et un jeune réfugié syrien. Joanna Slater a démontré qu’il n’y a rien de mieux que d’être sur place. Ses textes nous ont permis de ressentir la peur des dépossédés, de vivre les incertitudes et les déchirements d’un continent dans la tourmente.
Ses reportages se sont aussi inscrits dans le contexte des élections canadiennes, au cours desquelles la question des réfugiés est devenue un enjeu primordial. Bref, les reportages de Joanna Slater ont été judicieux, significatifs, profondément émouvants et marquants, soit un modèle de grand journalisme.