Journaliste de l’année 2022 : Isabelle Hachey

La guerre en Ukraine a été l’événement international de l’année 2022, et personne au Canada n’a réussi à le faire comprendre aux lecteurs aussi bien qu’Isabelle Hachey de La Presse.

 Son travail lui a valu le Prix Norman Webster pour le reportage international. Elle a aussi remporté le Prix Mary Ann Shadd Cary pour la chronique, faisant d’elle la seule double lauréate du Concours canadien de journalisme de 2022.

 Pour cette raison, Isabelle Hachey a été nommée Journaliste de l’année.

 Le Journaliste de l’année est sélectionné parmi les gagnants de chacune des catégories, seuls les individus et les équipes de deux personnes étant admissibles. Le comité de sélection de cette année s’est penché sur le travail des journalistes gagnants de 20 catégories avant de choisir Isabelle Hachey. Le comité étairt composé de Basem Boshra, Amber Bracken et Marina Jimenez.

 Même si les juges ont dit que toutes les candidatures gagnantes étaient exceptionnelles, ils ont été impressionnés par le fait qu’Isabelle Hachey a remporté la palme dans deux des principales catégories du CCJ.

 Le reportage primé d’Isabelle Hachey, rédigé en Ukraine au début de la guerre, se concentre sur l’état d’esprit des gens ordinaires à la suite de l’invasion. Elle a dressé le portrait des personnes dont la vie a été frappée par le désespoir et l’horreur, mais qui ont fait preuve de résistance et de résilience dans les rues d’Odessa, de Lviv et à la frontière polonaise.

 Les juges ont dit que le sens de l’humain dans son reportage était inégalé. Ils ont aussi souligné l’importante contribution du photojournaliste Martin Tremblay, qui aux côtés d’Isabelle Hachey a permis d’illustrer les articles avec des images tangibles, spécifiques et centrées sur l’humain, plutôt qu’avec des photos de désordres généralisés largement disponibles sur les fils de presse. Les juges ont salué l’engagement de la rédaction à couvrir la guerre selon les normes les plus élevées, en investissant dans le travail des deux journalistes.

 Les juges ont également été impressionnés par les chroniques d’Isabelle Hachey et ont noté l’influence qu’elles ont sur la vie au Québec. Isabelle Hachey ne craint pas d’interpeller les détenteurs du pouvoir. Sa chronique sur une femme devenue mère après avoir été violée – et dont l’agresseur emprisonné a pu obtenir un test de paternité imposé par le tribunal – a conduit à l’introduction de changements législatifs pour les enfants nés d’un viol. Son article sur Carol Dubé, le mari d’une autochtone décédée à l’hôpital sous les insultes racistes du personnel soignant, a entraîné des excuses de la part du premier ministre François Legault.

 C’est la neuvième fois qu’on nomme un Journaliste de l’année au Concours canadien de journalisme. L’an dernier, pour la première fois, une équipe de deux personnes a été honorée : Améli Pineda et Magdaline Boutros du journal Le Devoir. Les sept autres lauréats, Bruce MacKinnon, Joanna Slater, Mark MacKinnon, Robyn Doolittle, Kevin Mitchell, Randy Richmond et Tom Cardoso, étaient des candidats individuels.